Bon, juste pour mémoire, parce qu'il est des choses qu'il faut répéter, encore et encore. Si une ou un sharrlieur/euse me lit et trouve ça intéressant, ça aura servi à quelque chose...
1/Ce type est un abruti fini, dont la mauvaise foi est conséquente, et qui a laissé la finesse à la maison, visiblement. J'espère que s'il a une petite fille un jour, il aura muri, parce qu'il y aura de quoi s'inquiéter pour son développement psychique.
2/ Il y a un aspect théorique du féminisme qu'il faut absolument garder en tête dès qu'on en parle. C'est que le concept et les pratiques sont basés sur un paradoxe.
En résumant rapidement, il y a conflit entre le fait que le but, à la fin, c'est que le sexe et le genre n'aient pas plus d'importance dans la vie de tout un chacun et chacune que, mettons, la couleur des sourcils (qu'on s'en foute, en bref). Sauf qu'en attendant, comme ça ne va pas se faire tout seul, il est nécessaire de se regrouper et de s'organiser entre dominéEs. Bref, de créer de la différence, alors qu'on souhaiterais qu'il n'y en ai plus. Et c'est ce qui laisse de la place à des discours comme ceux des "womenagainstfeminism" vue en photo à la fin de sa BD.
3/ Ca pique, quand on est un gars, de se faire traiter de dominant (quelque soit la manière). Vraiment. C'est désagréable, c'est déstabilisant, on a rien fait, on est tout gentil, on est avec vous, tout ça, etc...
Sauf que non. Parce qu'il y a un part immense de vécu quotidien qu'on ne peut PAS comprendre. Comprendre qu'aller d'un point A à un point B sans se faire aborder, même "gentillement", ben c'est lourd, c'est pas du vécu intime, etc... Je détaille pas, ça se trouve partout.
Parce qu'on est acteur du Patriarcat, bien sur. Qu'on le veuille ou pas, même en étant ultra-vigilant sur les mots qu'on emploie, sur les attitudes qu'on déploit, etc... la pression est telle qu'on est parfois lourd (l'exemple sur le emploi du mot viol est un exemple, parmi de nombreux autres), chiant, sexiste, etc... On participe à sa reproduction.
Mais c'est pas parce que c'est désagréable à entendre que la domination masculine n'existe pas.
Mais c'est pas parce vous vous êtes fait rentré dedans un peu brutalement par une féministe un jour que que ce sont des dangereuses extrémistes. (Vouloir leur expliquer comment elles devraient lutter pour leur égalité, c'est d'un mépris... Imaginez, toute proportion gardée, un blanc esclavagiste qui expliquerait à un noir esclave que, non, là, quand même, il va trop loin, brailler parce qu'il a des chaines, ça va trop loin...)
Et si, en tant que gars, on veut s'impliquer là dedans, c'est assez simple: on bouquine (beaucoup et intelligemment), on pose des questions aux copines féministes, on va voir des conf' et des films sur le sujet ("la domination masculine", par exemple) et, surtout, surtout, on part avec son humilité en bandoulière...
Allez, pour finir, une phrase que j'aime bien:
""Où sont les féministes ? Elles sont au Planning Familial. Elles font passer des lois. Elles révolutionnent la pensée en nous faisant partager leurs écrits. Elles s’interrogent à propos des études de Genre. Elles sont dans ce qu’on appellent « les quartiers ». Elles travaillent sur le terrain avec les prostituées, au lieu de les condamner. Elles aident les femmes et les accompagnent dans la grossesse et la maternité. Elles luttent, quotidiennement, de manière pragmatique et efficace."
Ovidie, auteure, réalisatrice, et éducatrice sexuelle pour adultes française, début du XXIème siècle
Source:
http://www.metronews.fr/blog/ovidie/2013/03/08/pourquoi-je-nai-plus-foi-en-les-femen/"
Edit: Modif, sur une très juste suggestion d'Alda, du role social d'Ovidie, qui n'est pas que "ex-actrice porno", donc.