A propos du plan d'installation de TBi au Canada:

"En 2011, le gouvernement Charest lance soudainement un vaste programme d’achat de 40 000 TBI, c’est-à-dire des tableaux blancs intelligents (on les appelle depuis interactifs, peut-être par souci de rigueur et de vérité…). Coût de l’aventure: 240 millions de dollars, ce qui n’est pas rien, ce qui est même un peu plus que les 200 millions de dollars de coupes qu’on s’apprête semble-t-il à imposer aux commissions scolaires."

"que dit la recherche crédible sur la valeur éducationnelle de ces fameux TBI?

Eh bien, elle ne permet pas d’affirmer que de tels outils sont globalement bénéfiques pour l’apprentissage ou que cet important investissement est en lui-même une bonne idée pour le primaire ou le secondaire.

Elle dit encore que comme toutes les nouvelles technologies qui, en soi, ne sont pas des panacées, les TBI peuvent ou non être utiles pour apprendre – selon le contenu qu’ils permettent de présenter, la préparation des enseignant.e.s et les caractéristiques des élèves concernés.

Elle dit enfin que lorsque des études ont été menées à propos des TBI, notamment en Grande-Bretagne où on en avait acheté pour équiper de très nombreuses écoles, l’intérêt des enfants pour ces outils ne s‘est manifesté que très modestement. Et encore: à condition que leur utilisation soit réfléchie, préparée, et que les élèves aient un intérêt pour le contenu enseigné."

Des billes pour faire apprendre le code aux mômes. A explorer soigneusement...

Un état des lieux, relativement juste, pour ce que j'en sais et ce que j'en ai vu en Chine, du rapport à l'éducation en Asie de l'Est. Les lignes bougent un peu, l'air de rien, avec des parents qui commencent à freiner pour éviter la pression démentielle qu'on impose aux mômes. Mais la description du pays qui s'arrête fait penser lourdement à ce qu'on m'a raconté de la Chine au moment du passage du Gaokao (l'équivalent du bac) en Chine, avec tout le monde qui retient son souffle en attendant les résultats,avec les taxis réservés (mais sans 4 sur la plaque, parce que ça porte malheur), avec l'importance du nom de la fac, plus que de la spécialité, pour la suite...
Une grosse erreur, par contre, dans l'article, à propos du classement Pisa, les résuslats montrent que classer les pays est complètement stupide, parce qu'il faut réfléchir en terme de marge d'erreur, et que la France est dans le peleton de tête. La vraie question, qui reste ouverte, est plutôt sur les choix "politiques", voire "anthropologiques" que l'on fait pour nos jeunes, sachant que ces tests sont purement quantitatifs et mesurent peu de choses...

De l'enseignement mutuel, en Allemagne. C'est juste très très intéressant pour donner un sens vivant à ce qu'Anne Querien peut raconter dans son bouquin sur le sujet. Voir ça, au XXIème siècle, c'est plaisant... (même si je tique un peu sur la somme de boulot que ça représente...).

Dans le domaine de l’éducation, la bible des Chicago Boys considère que des niveaux minimum d'éducation doivent être garantis par l'État, nécessaire à la formation de base du citoyen, et qu'ils doivent être gratuits ce qui n'est pas le cas pour les niveaux supérieurs d'éducation, lesquels constituent pour eux un investissement des particuliers

Source: ↑ Teresa Longo, La réforme éducative sous le régime de Pinochet : histoire d’une expérimentation néo-libérale, CURSEP, université de Picardie, Jules Verne

La suite: http://www.educavox.fr/formation/conferences/article/pedagogie-et-elearning-les-5
La re-suite: http://www.educavox.fr/formation/conferences/article/numerique-et-pedagogie-les-5

Pas écouté, mais il faudra...

Sur le forum (encore de haute tenue, quoique moins fréquenté depuis la zombification du webszine), une belle discussion à propos d'orthographe. En particulier à propos de la réforme de 90. J'en extrait ce petit bout de Victor Hugo, cité par Salomé en page 2:

"Pour le plaisir, Hugo rapportant une séance à l'Assemblée, à propos de réforme orthographique :
" M.NODIER. – L’Académie, cédant à l’usage a supprimé universellement la consonne double dans les verbes où cette consonne suppléait euphoniquement le d du radical ad.
MOI. – J’avoue ma profonde ignorance. Je ne me doutais pas que l’usage eût fait cette suppression et que l’Académie l’eût sanctionnée. Ainsi on ne devrait plus écrire atteindre, approuver, appeler, appréhender, etc., mais ateindre, aprouver, apeler, apréhender. Si l’Académie et l’usage décrètent une pareille orthographe, je déclare que je n’obéirai ni à l’usage, ni à l’Académie.
M.COUSIN. – Je ferai observer à M.Hugo que les altérations dont il se plaint viennent du mouvement de la langue, qui n’est autre chose que la décadence.
MOI. – M.Cousin m’ayant adressé une observation personnelle, je lui ferai observer à mon tour que son opinion n’est à mes yeux qu’une opinion, et rien de plus. J’ajoute que selon moi, mouvement de la langue et décadence sont deux. Rien de plus distinct que ces deux faits. Le mouvement ne prouve en aucune façon la décadence. La langue depuis le jour de sa première formation est en mouvement ; peut-on dire qu’elle est en décadence ? Le mouvement c’est la vie ; la décadence c’est la mort.
M.COUSIN. – La décadence de la langue française a commencé en 1789.
MOI. – A quelle heure, s’il vous plaît ?""

A lire...

Un retour sur l'expérience d'Erwan Redon*, à propos de la création d'une micro-école bilingue en 2010 au Danemark. Intéressant, même si, au moins à la lecture, les ecueils étaient nombreux à la création. Le côté "multi-casquettes" des parents qui ont fourni les locaux et l'argent, notamment, est un paramètre qui me semble porteur de difficultés prévisibles et difficiles à gérer...  

* Prof des écoles "désobéisseur", lourdement sanctionné et pressuré en 2010 par l'éduc nat'

... et les adultes non plus. J'ai mis du temps à faire le chemin intellectuel jusqu'à ce qui est défendu par cet article, mais la connerie strucurelle du B2i set assez flagrante, à présent. Enseigner aux mômes les usages de l'informatique, plutôt que la mécanique interne et la philosophie de la bidouille, c'est une erreur, et une belle. Je ne serais pas étonné si, en cherchant un peu, on trouvait l'influence de grosses boites d'info dans cet aspect des programmes scolaires (faudrait que je regarde l'évolution, tiens, au moins en croisant les programmes du primaire 95, 2002 et 2008).

A voir aussi ici, pour compléter: http://hyperbate.fr/dernier/?p=8582